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Les demandes d’interruption de la grossesse sans critère somatique pour le fœtus.
Révisée en août 2021, la loi de bioéthique a conduit le législateur à se pencher sur plusieurs activités de la médecine dans le champ prénatal. Ont notamment été débattues l’interruption médicale de la grossesse (IMG) quand elle est réalisée au motif que la grossesse met en péril grave la santé de la femme, et la réduction embryonnaire. Ces deux prises en charges visent à interrompre, pour l’une totalement, pour l’autre partiellement, la grossesse en cours. Elles sont le plus souvent demandées par les femmes ou les couples pour des raisons somatiques (complications obstétricales ou fœtales) mais parfois également pour d’autres motifs : situations de grande précarité, de violence, de vulnérabilité voire de détresse psychologique ou psychiatrique, etc. L’objectif principal de cette étude est d’explorer les arguments qui conduisent les femmes et les couples à demander, et les professionnels du champ prénatal à estimer recevables ou non, les IMG pour mise en péril de la santé de la femme et les réductions embryonnaires de grossesses gémellaires, lorsqu’elles ne sont pas sous-tendues par des critères somatiques. Les entretiens sont en cours. Ce protocole a remporté un financement de la part de l’Agence de la Biomédecine.
Soins somatiques pour patients avec des troubles psychiques (SOSOPSY).
L’étude s’intéresse aux décisions concernant des traitements pour des pathologies somatiques mettant en jeu le pronostic vital chez des patients atteints de troubles psychiatriques. L’expérience au Centre documenté dans un article paru en 2024 (cf. plus bas) montre que ces traitements sont plus difficilement engagés dans ce contexte, soit du fait que le patient refuse, soit que leur mise en place soit plus compliquée au plan organisationnel, et ce malgré le fait que ces patients ont en moyenne une perte d’espérance de vie de 15 ans par rapport à la population générale. L’objectif est de mieux comprendre comment les équipes, les patients et leurs proches appréhendent les dilemmes éthiques sous-jacents à ces décisions. Les inclusions se font à partir de trois sites : l’équipe mobile de psychiatrie de l’hôpital Tenon de l’AP-HP, le service de liaison somatique du GHU de Sainte-Anne et l’unité mixte de l’Hôpital Le Vinatier de Lyon (approche intégrée des soins somatiques et psychiatriques). Les entretiens sont en cours.
Qu’attendent les patients de la médecine lorsqu’ils expriment une demande d’aide à mourir ?
Les demandes d’aide à mourir suscitent de vives tensions éthiques opposant notamment droit à l’autodétermination et respect de l’intégrité professionnelle. Afin de mieux comprendre les attentes envers la médecine et les arguments des patients demandant à mourir, et les arguments des soignants pour y répondre, une étude d’éthique clinique a été initiée en 2023 en collaboration avec Perrine Galmiche, doctorante en santé publique à l’Université Paris-Saclay (EDSP, CESP U1018, équipe Recherches en éthique et épistémologies). Les entretiens sont en cours.